mardi 28 août 2007

CITATION

"Le mieux, c'est tout de même de se sentir chez soi, c'est-à-dire en exil et devant une fenêtre."
(Antoine Volodine)

mardi 21 août 2007

ON A VOLÉ LE MONT BLANC

De notre fenêtre, on voit le Mont Blanc. Pile en face, bien visible. Enfin, on le voyait. Ou on le verrait. S'il n'avait pas disparu.
Car nous avons beau nous relayer pour observer, aux heures les plus diverses de la journée, le Mont Blanc n'a plus fait son apparition depuis une bonne dizaine de jours.
Je ne peux donc plus reculer, et le constat s'impose.
On a volé le Mont Blanc.

Le Président doit être sacrément embêté. Le Mont Blanc, c'est tout un symbole, pour la France qui veut s'élever à nouveau vers les sommets.
Alors, il essaie d'étouffer l'affaire.
Les savants du CERN travaillent sur un projet d'hologramme, et en attendant, des météorologues projettent tant bien que mal un cercle permanent de nuages fixes à l'endroit où devrait se situer la montagne.
Et les alpinistes, alors? C'est un problème. Les alpinistes passent sous les nuages, eux, et ils ne peuvent pas grimper sur un hologramme. Alors… et bien, beaucoup ont disparu, cet été, n'est-ce pas?


On a volé le Mont Blanc. Peut-être un coup du Comité de Libération des Trolls. Ou une entreprise de déstabilisation du Président. Ou un nouveau genre de terrorisme, spectaculaire, symbolique et sans victimes humaines (à part, bien sûr, les alpinistes…)
Ou bien… à votre avis, quelle rançon serait à la taille du Mont Blanc ?

lundi 6 août 2007

DES PETITES FILLES ET DES MAISONS DE POUPÉES

Je n'ai jamais aimé les "jouets de fille". Je préférais les Lego, les Playmobil, les chevaliers, les navettes spatiales, et l'Imagination.
Je n'ai jamais aimé les "jouets de fille", sauf les poupées, et leurs maisons.
Avec les poupées, si humaines, si réelles, je mettais en scène de grandes quêtes épiques et romanesques, avec des intrigues politiques, des combats héroïques, des initiations magiques, et parfois des histoires d'amour (parfois seulement car on trouve bien peu de poupées mâles pour jouer des rôles d'amants).

Les maisons de poupées, c'est tout autre chose. Un autre genre de quête.
Celle d'un bâtisseur.

L'agencement des pièces. Le choix de leur fonction. Les couleurs des murs, des tapis, des tentures. La découverte patiente des meubles et de leur disposition, pièce à pièce, angle à angle, mesure pour mesure. Parfois la construction desdits meubles, pièces de bois ou de carton patiemment encollées, tissus soigneusement apposés. La quête des bibelots. Les tableaux fixés aux murs, échos de chaque pièce, ouvertures vers d'autres mondes.
L'étrange satisfaction qu'on en retire: un univers en miniature, maîtrisé, harmonieux. Un refuge et davantage qu'un refuge, non pas hasardeux mais construit de nos mains, pensé à notre image.
Ce qu'est la Maison.
Ma maison. Une vraie maison.
Un puzzle sans cesse raffiné, une Cité en miniature, un miracle intime, une chaleur au coeur.

Pour la première fois je viens de vivre ce plaisir en grand.
Je ne suis plus une petite fille. Les vis et les clous remplacent la colle.
Mais la chaleur, l'excitation, la satisfaction, sont les mêmes.
La quête est la même.

Et tout est plus grand: nous sommes deux. La maison est notre maison.
Plus une maison de poupées: un foyer.